Au Sénégal, Macky Sall pourrait se retrouver devant la justice dans les prochains mois. Favori des prochaines législatives, le parti des Patriotes (Pastef) de Bassirou Diomaye Faye annonce la mise en place de la Haute Cour de Justice. Inerte depuis des décennies, l’institution est habileté à juger un Chef d’Etat et de hauts responsables de l’Etat.
Alors que les législatives approchent, une nouvelle donne politique se dessine au Sénégal. Le parti Pastef, dirigé par Ousmane Sonko, semble déterminé à ouvrir une nouvelle ère de gouvernance, marquée par la transparence et la justice.
Selon les médias locaux, El Malick Ndiaye, ministre et responsable influent du parti, a annoncé ce jeudi 10 octobre, que si Pastef remporte les élections, l’Assemblée nationale mettra en place la Haute Cour de Justice. Une institution qui, depuis l’indépendance du pays, n’a été utilisée que deux fois, et qui pourrait bientôt être le théâtre d’un procès historique.
Macky Sall, une cible évidente ?
L’ancien président Macky Sall se retrouve au cœur des discussions. Soupçonné de détournement de deniers publics et d’avoir maquillé les comptes du pays, il pourrait être la prochaine personnalité à faire face à la justice. S’il est traduit devant la Haute Cour, il deviendrait la troisième figure politique de l’histoire sénégalaise à y être jugée, après Mamadou Dia en 1962 et Idrissa Seck en 2004.
En effet, Mamadou Dia, ancien président du Conseil, avait été condamné en 1962 à 12 ans de prison pour tentative de coup d’État, tandis qu’Idrissa Seck ancien Premier ministre, avait bénéficié d’un non-lieu en 2004 dans l’affaire des Chantiers de Thiès. Pourtant, selon la Constitution, Macky Sall ne pourrait être jugé que pour haute trahison, une accusation aussi vague que dangereuse, ouvrant la porte à de nombreux autres chefs d’accusation.
Par ailleurs, il faut souligner qu’une victoire de Pastef pour les législatives anticipées pourrait changer radicalement le rapport de forces dans le pays et ouvrir une nouvelle ère politique.