La région de Tillabéri, au Niger, continue de subir les assauts des groupes jihadistes. En début de semaine, quinze civils ont été tués lors d’attaques « terroristes » dans plusieurs villages, chose qui aggrave une situation sécuritaire, déjà précaire dans la zone des « trois frontières ».
Le Niger, tout comme ses voisins le Mali et le Burkina Faso, fait face depuis plusieurs années à une insurrection jihadiste qui ne cesse de gagner en intensité. En début de semaine, la région de Tillabéri, située à l’ouest du Niger, a été le théâtre de nouvelles violences meurtrières.
Quinze civils ont perdu la vie, et plusieurs autres ont été blessés lors d’attaques perpétrées par des groupes terroristes dans les villages de Méhana et d’autres localités voisines, proches de la frontière avec le Burkina Faso. L’armée nigérienne a confirmé ces faits dans son bulletin hebdomadaire publié mercredi soir.
Selon le rapport de l’armée, les assaillants ont ciblé plusieurs villages de la zone, commettant des « exactions odieuses » contre des populations civiles sans défense. La localité de Méhana, située dans le département de Téra, a particulièrement été touchée.
Le bilan est tragique : 14 personnes y ont été tuées et plusieurs autres blessées. En réponse, les forces armées nigériennes, dans une opération de riposte, ont neutralisé deux des terroristes impliqués, brûlé une moto des assaillants, et récupéré des animaux volés.
La région de Tillabéri, au cœur de la zone dite des « trois frontières » où convergent le Niger, le Mali et le Burkina Faso, est devenue un bastion pour les groupes jihadistes affiliés à l’État islamique et Al-Qaïda. Ces groupes y multiplient les attaques, ciblant souvent les civils et entraînant d’importants déplacements de populations.
Mardi, un autre incident s’est produit dans la même région, près de la localité de Chatoumane. Un accrochage violent entre une unité de reconnaissance de l’armée nigérienne et des éléments terroristes a coûté la vie à un civil, tandis que trois autres ont été blessés. Une fois encore, les forces de sécurité ont réagi rapidement, neutralisant plusieurs des assaillants.
Le sud-est du Niger, notamment la région frontalière du lac Tchad, subit également les assauts de Boko Haram et de sa branche dissidente, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), ce qui s’ajoute à l’instabilité du pays.
Depuis le coup d’État qui a porté un régime militaire au pouvoir le 26 juillet 2023, l’insécurité a pris une ampleur inquiétante. Selon l’organisation Acled, près de 1 500 civils et militaires ont été tués dans des attaques jihadistes au Niger depuis cette date, contre 650 durant l’année précédente.