Le Niger a dénoncé l’accord de militaire signé en 2012 avec les Etats-Unis. Niamey qualifie « d’illégale », la présence militaire américaine son sol.
Dans un communiqué publié le samedi 16 mars, le Niger a dénoncé l’accord militaire datant de 2012 avec les Etats-Unis. « Le gouvernement du Niger, en prenant en compte les intérêts de son peuple, décide en toute responsabilité, de dénoncer avec effet immédiat l’accord relatif au statut du personnel militaire des Etats-Unis et des employés civils du département américain de la défense sur le territoire de la République du Niger ».
🇺🇸 🇳🇪 Dénonciation des accords militaires
Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie a officiellement dénoncé ce samedi 16 mars 2024 les accords de coopération militaire liant le pays aux Etats-Unis d'Amérique.
Cette décision d'une portée considérable a été annoncée… pic.twitter.com/YNS6rl3swz
— Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (@NIGER_CNSP) March 16, 2024
Les Etats-Unis qui disposent d’un millier de soldats et d’une base de drone à Agadez doivent désormais plier bagages. Il s’agit d’une deuxième puissance étrangère chassée du Niger après la France. Les soldats français avaient bouclé leur départ du Niger le 31 décembre 2023.
Brouille entre Niamey et Washington
La rupture de cet accord militaire entre le Niger et les Etats-Unis intervient après un imbroglio diplomatique. Mary Catherine Phee, secrétaire d’Etat adjoint aux affaires africaines avait séjourné à Niamey sans avoir réussi à rencontrer le président de la transition.
Selon Niamey, la délégation américaine n’a respecté aucun usage diplomatique. En snobant l’émissaire américain, Abdourahamane Tchiani envoie un message fort à Joe Biden. Le tombeur de Mohamed Bazoum ne compte pas céder aux pressions occidentales.
Bouleversement des relations dans la sous-région
Par ailleurs, cette décision du Niger pourrait avoir des implications importantes pour la sécurité dans la sous-région. Pour l’heure, Washington n’a pas encore réagi suite à cette annonce. Mais depuis le coup d’Etat contre le régime de Bazoum, les Etats-Unis ont tenté de sauver cet accord militaire pour rester au Niger afin d’avoir un œil sur le Sahel.
Et pour cause, Washington craint l’émergence filgurante de la Russie. Moscou a noué des relations solides avec le Niger, le Mali et le Burkina Faso, trois pays du Sahel dirigés par les militaires putschistes.
La prise du pouvoir d’Assimi Goita, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tchiani a rabattu les cartes en Afrique de l’Ouest-africaine, longtemps perçue comme le pré-carré français.