Mohamed Bazoum, va-t-il répondre devant la justice nigérienne ? Le vendredi 5 avril, la Cour d’Etat s’est réuni à Niamey pour examiner la levée ou non de l’immunité présidentielle de l’ex-chef d’Etat.
Chassé du pouvoir par coup d’Etat le 26 juillet 2023, Mohamed Bazoum est toujours aux mains du Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP), au pouvoir à Niamey.
Vendredi dernier, la Cour d’Etat s’est penchée sur la levée de l’immunité présidentielle de Mohamed Bazoum. Le successeur de Mahamadou Issoufou est poursuivi pour complot ayant pour but de porter atteinte à la sûreté et à l’autorité de l’État.
Des lourdes accusations contre l’ex-président
Cette accusation est en lien avec les événements du mois d’octobre. À cette période, le président déchu avait tenté de fuir vers le Nigeria avec l’aide de certains de ses proches et des puissances étrangères selon le CNSP. Les accusations de haute trahison et d’apologie de terrorisme pèsent également contre Mohamed Bazoum.
Après l’audience du vendredi, la cour a mis l’affaire en délibéré au 10 mai prochain. Pour la défense de l’ancien président, ces accusations sont infondées. Le conseil assure également n’avoir pas eu accès au dossier.
En cas de levée d’immunité présidentielle, Mohamed Bazoum passera devant la justice de son pays. C’est un nouveau tournant dans le bras de fer qui oppose le CNSP au camp Bazoum. Les fidèles du régime déchu continuent de considérer Bazoum comme président légitime du Niger.
Retournement de situation deux proches de Bazoum
Deux proches de Mohamed Bazoum sont inculpés dans l’affaire de tentative d’évasion. C’est un rebondissement puisque la justice avait déjà ordonné leur remise en liberté. Il s’agit d’Abdourahamane Ben Hamaye et Mohamed Mbarek, cousin de l’épouse de l’ancien président.
Depuis l’audience du vendredi, ils sont officiellement incarcérés et poursuivis pour complot contre la sûreté de l’État, selon leur avocat. Le juge d’instruction va désormais continuer à instruire le dossier pour savoir si ce qu’on leur reproche est fondé ou pas. La bataille juridiciaire est donc loin d’être finie entre les deux parties.