Le procès de l’homme d’affaires Olivier Boko et de l’ancien ministre des Sports Oswald Homeky, accusés de complot contre l’autorité de l’État, a été suspendu dès son ouverture devant la CRIET. Le retrait des avocats des prévenus, dénonçant la composition de la cour, a entraîné le report de l’audience.
Mardi 21 janvier, le procès très attendu d’Olivier Boko, ancien proche de Patrice Talon, et d’Oswald Homeky, ex-ministre des Sports, s’est ouvert dans un climat tendu devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Les prévenus ont plaidé non coupables, mais le débat a rapidement tourné autour de la légitimité de la composition de la cour, composée de trois magistrats au lieu des cinq requis pour une audience criminelle.
Le ministère public a invoqué une disposition légale permettant de statuer à juge unique en cas de pénurie, un argument rejeté par les avocats des prévenus. Ces derniers ont également mis en doute l’impartialité de la présidente de la cour, accusée de proximité avec le Chef de l’État.
Olivier Boko ne se sent pas en sécurité avec la présidente de la Cour
« Mon client, Olivier Boko, ne se sent pas en sécurité pour être jugé par vous, madame la présidente, vous faites partie des personnalités qui gravitent autour du chef de l’État », a lancé Me Paul Kato Atita. En signe de protestation, tous les avocats se sont retirés du dossier.
Face à ces incidents, l’audience a été renvoyée au 22 janvier. Ce rebondissement illustre les tensions autour de cette affaire, qui cristallise les critiques sur l’indépendance de la justice au Bénin. Il faut rappeler que les deux hommes sont poursuivis pour complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agent public et faux certificats.