Au lendemain du renversement du gouvernement de Michel Barnier par une motion de censure historique, Emmanuel Macron s’est adressé ce jeudi aux Français, dans un contexte de crise politique majeure. Malgré les appels à sa démission, le président a affirmé vouloir aller au bout de son mandat, tout en promettant de nommer un nouveau Premier ministre pour restaurer la stabilité.
C’est un Emmanuel Macron ferme mais contraint qui s’est adressé à la nation ce jeudi soir. « Le mandat que vous m’avez démocratiquement confié est un mandat de cinq ans et je l’exercerai pleinement jusqu’à son terme », a déclaré le président de la République, au lendemain de la censure historique ayant renversé son Premier ministre Michel Barnier.
Lors de cette allocution télévisée, Emmanuel Macron est revenu sur sa décision controversée de dissoudre l’Assemblée nationale en juin dernier. « Cette décision, beaucoup me l’ont reprochée et je sais, beaucoup continuent de me le reprocher. C’est un fait et c’est ma responsabilité », a-t-il admis, tout en pointant du doigt les oppositions « d’extrême gauche et d’extrême droite » qu’il accuse d’avoir formé un « front antirépublicain » pour « semer le chaos ».
Il a également dénoncé le rôle du Rassemblement national : « Les députés du RN ont choisi de voter une motion de censure qui disait le contraire de leur programme, qui insultait leurs propres électeurs ». Prenant acte de la démission de Michel Barnier, Emmanuel Macron a promis de nommer un nouveau chef de gouvernement « dans les prochains jours ». Ce dernier devra former une équipe « resserrée » et s’assurer du soutien ou, à tout le moins, de la neutralité de plusieurs forces politiques pour éviter une nouvelle censure.
Le président a également précisé les priorités du futur Premier ministre : « La priorité sera le budget ». Il a annoncé le dépôt d’une loi spéciale au Parlement avant mi-décembre, afin d’assurer la continuité des services publics en 2025. « Cette loi temporaire permettra, comme c’est prévu par notre Constitution, la continuité des services publics et de la vie du pays. Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024 », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, dans un contexte où sa légitimité est mise en cause, Emmanuel Macron tente de reprendre la main sur une situation politique particulièrement délicate. Reste à voir si le futur gouvernement saura s’attirer la confiance d’une Assemblée nationale profondément divisée.