Au Niger, les rues et places publiques portant des noms de personnalités françaises ont été débaptisées. Désormais, ces infrastructures publiques portent des noms de figures nigériennes et africaines.
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au pouvoir au Niger prend une nouvelle décision de souveraineté. Mercredi dernier, les autorités nigériennes ont débaptisé les avenues et places publiques qui portent des noms de colons français.
À Niamey, l’avenue Charles De Gaule porte désormais le nom de Djibo Bakary, ancien homme politique et figure emblématique de la lutte pour l’indépendance du Niger. La place Monteuil prend le nom de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara alors que la place de la Francophonie est désormais appelée place de l’Alliance des États du Sahel (AES), en référence au bloc créé entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Niamey justifie sa décision
Dans une allocution, le ministre de la Culture, le colonel-major Abdourahaman Amadou a justifié cette opération. « Le constat était que la plupart des avenues, boulevards, lieux de mémoire, rues, sites et places de nos villes en général, et de la capitale en particulier, portaient des noms qui ne représentent pas de repères dans l’imaginaire collectif de nos concitoyens« , a-t-il déclaré.
Pour le ministre, les héros locaux et nationaux, voire panafricains semblent être oubliés, sinon peu connus et moins valorisés à l’exception de quelques figures qui ont été célébrées. Au sein de l’opinion, cette mesure a été saluée. On estime qu’il s’agit de la suite logique de la politique souverainiste menée par les nouvelles autorités du Niger depuis le coup d’Etat du 26 juillet.
Avant le Niger, une pareille décision avait été prise au Sénégal, précisement à Siguinchor quand Ousmane Sonko avait été élu maire. En Afrique de l’Ouest, les noms de colons français sur des édifices ne cessent de susciter débats.