En marge du sommet de la Francophonie, qui s’est tenu les 4 et 5 octobre 2024 en France, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a exprimé de vives inquiétudes au sujet de l’Alliance des États du Sahel (AES) regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Dans une interview exclusive accordée au journal Le Monde, le président Nana Akufo-Addo a longuement évoqué les récentes mutations dans la sous-région, notamment la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Cette alliance née des bouleversements politiques ayant conduit au retrait de ces pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédeao), ne trouve pas grâce aux yeux du président ghanéen. Car pour Nana Akufo-Addo, « l’AES déstabilise notre région, il n’y a aucun doute là-dessus ». Cette alliance pose un défi non seulement pour la Cédeao mais aussi pour la stabilité régionale dans son ensemble, a poursuivi le dirigeant ghanéen.
Par ailleurs, Akufo-Addo a également mis en lumière l’impact de la suspension de plusieurs États membres de la Cedeao, à la suite des coups d’État dans ces pays : « La Cedeao qui rassemble des pays démocratiques, a perdu quatre de ses membres (Guinée (suspendue), Mali, Niger, Burkina Faso), qui ont choisi de prendre une autre voie. »
« Je ne vois pas comment cela peut les mener vers une solution positive« , a-t-il indiqué. Le successeur de John Dramani estime que ces pays risquent de s’enfermer dans un cycle d’instabilité et de sous-développement, à moins qu’ils ne reviennent sur la voie de la démocratie.
« Le chemin de la consolidation démocratique offre beaucoup plus d’opportunités, à la fois pour la stabilité des (nations en question) et pour leur développement économique » a-t-il soutenu. Une sortie qui suscite des réactions au sein du bloc sahélien.