Lat Diop, un proche de l’ancien président sénégalais Macky Sall, a saisi la Cour de justice de la CEDEAO après avoir été arrêté et incarcéré pour détournement de deniers publics.
L’ancien Directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (LONASE) et ex-Ministre des Sports, Lat Diop, a décidé de porter son combat juridique à l’échelle régionale. En effet, après avoir été informé verbalement qu’il ne pouvait quitter le territoire sénégalais sans qu’aucune décision judiciaire ou administrative ne lui ait été officiellement notifiée, Lat Diop a, par l’intermédiaire de ses avocats, saisi la Cour de justice de la CEDEAO.
Selon Me Amadou Sall, avocat de l’ex- ministre, cette interdiction de sortie du territoire constitue une violation flagrante des droits civils et politiques de son client, notamment de son droit fondamental de circuler librement.
« Il a été informé qu’il ne peut pas quitter le pays, sans que cela ne lui soit officiellement notifié. Aucune décision judiciaire ou administrative n’a été prise à cet effet. Ses droits et libertés de circulation ont été violés, ainsi que ses droits civils et politiques », a martelé l’avocat.
La démarche visera peut être, non seulement à obtenir la levée immédiate de l’interdiction de sortie du territoire, mais également à exiger des dommages et intérêts pour le préjudice moral et matériel qu’il estime avoir subi. La Cour de justice de la CEDEAO, basée à Abuja, au Nigeria, est souvent saisie dans les cas où les plaignants estiment que leurs droits fondamentaux ont été violés par un État membre de la Communauté.
Si la cour donne raison à Lat Diop, l’État sénégalais pourrait être contraint de revoir sa position, ce qui pourrait constituer un camouflet pour les autorités judiciaires du pays.
La Cour de justice de la CEDEAO devra donc se prononcer sur la légalité de l’interdiction de sortie du territoire, et si elle juge cette mesure abusive, cela pourrait bien changer la donne pour de nombreuses autres personnalités politiques confrontées à des situations similaires.
Les mises en garde de Sonko
Le 4 septembre dernier, le premier ministre, s’est prononcé sur le dossier dit de « la reddition des comptes » visant plusieurs cadres de l’ancien régime de Macky Sall.« S’il faut les tirer par les orteils, nous le ferons pour qu’ils reviennent. Dans les jours à venir, c’est par dizaines qu’ils vont rendre compte », avait prévenu Ousmane Sonko.
« Nous avons pris des mesures conservatoires pour que certains ne puissent pas sortir du pays », a t-il ajouté.