Aurélien Agbénonci, ancien ministre béninois des affaires étrangères, s’est prononcé sur les sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) contre le Niger. Pour l’ancien ministre, il fallait privilégier le dialogue.
À la suite du coup d’Etat du 23 juillet 2023 contre le régime de Mohamed Bazoum, la Cédéao a sanctionné le Niger. Dans la foulée, le Bénin, pays voisin du Niger a appliqué les dites sanctions, procédant notamment à la fermeture de ses frontières.
Une situation qui a provoqué le courroux de Niamey qui voudrait compter sur son voisin. Après la levée des sanctions communautaires et de la réouverture des frontières coté béninois, le Niger a maintenu les siennes fermées. Une situation qui a ravivé les tensions entre les deux pays.
La Cédéao ne devrait pas sanctionner le Niger selon l’ex-ministre
Interrogé sur RFI, Aurélien Agbénonci, ancien chef de la diplomatie béninoise, a touché le fond du problème. « Je pense que ce n’était pas la bonne décision parce que la Cédéao qui a recommandé ces sanctions qui sont plutôt radicales, est dans une crise identitaire. On parle d’une communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest », constate l’ancien collaborateur de Patrice Talon.
Pour le haut fonctionnaire béninois, « lorsque vous imposez des sanctions politiques alors que votre rôle est de rester d’abord dans la recherche de la convergence économique pour pouvoir hausser la croissance et favoriser le développement dans cet espace communautaire, forcément, on arrive à une situation difficile comme celle-là ».
Privilégier le dialogue
Aurélien Agbénonci appelle à privilégier le dialogue entre Niamey et les dirigeants de l’organisation sous-régionale. Une sortie qui remet sur la table la question des reformes indispensables au sein de la Cédéao, comme l’avait suggéré le président Patrice Talon.