Au Togo, le président Faure Gnassingbé a sollicité une deuxième lecture de la nouvelle constitution adoptée par l’Assemblée nationale le 25 mars 2024.
La nouvelle constitution votée cette semaine par les députés togolais ne sera pas promulguée en l’état. Et pour cause, le président Faure Gnassingbé a demandé une deuxième lecture du texte.
« Toute chose étant perfectible, et au regard de l’intérêt suscité au sein de la population par le texte depuis son adoption, le président de la République a demandé ce jour à la Présidente de l’Assemblée nationale de faire procéder à une deuxième lecture de la loi adoptée », écrit la présidence dans un communiqué.
Le Président de la République demande à l’Assemblée nationale une deuxième lecture de la loi portant révision de la Constitution togolaise.#PresidenceTogolaise 🇹🇬 pic.twitter.com/3C4v6agVBD
— Présidence Togolaise/Togolese Presidency (@PresidenceTg) March 29, 2024
La nouvelle constitution a fait passer le Togo dans un régime parlementaire. Conséquence, le président de la République ne sera plus élu aux suffrages universels. C’est le Parlement, réuni en congrès qui élira le Chef de l’État sans débat pour un mandat de six ans.
Des Togolais ont vivement critiqué la nouvelle loi
L’opposition et la société civile ont dénoncé un coup d’État constitutionnel et un passage en force. La nouvelle loi fondamentale instaure une nouvelle république et ouvre la voie à un nouveau mandat de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 20 ans.
Le fils de Eyadema Gnassingbé peut encore briguer un nouveau mandat de six ans selon la nouvelle loi. Pour l’heure, on ne sait pas encore les dispositions qui seront modifiées par les députés. Mais le ras-le-bol des Togolais a fait plier le régime en place.
Une nouvelle constitution et des innovations inquiétantes
Ce texte, proposé par un groupe de députés en majorité issus du parti UNIR au pouvoir, a été approuvé dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 mars, avec 89 voix pour, une contre et une abstention.
Cette nouvelle Constitution introduit également un poste de « président du Conseil des ministres ». Cette personne aura le plein le pouvoir pour gérer les affaires du gouvernement.
Le président du Conseil des ministres sera le chef du parti ou le chef de file de la coalition de partis majoritaire à l’issue des élections législatives. Il sera désigné pour un mandat de six ans.