Patrice Talon a exposé les raisons qui ont conduit à la création du collège de ministres conseillers à la Présidence.
Patrice Talon a procédé à la création d’un collège de ministres conseillers à la présidence. Face à la presse jeudi, le chef de l’Etat a évoqué les motifs de son initiative.
Pour le président, le « Bénin a besoin de deux choses pour fonctionner. Premièrement, il faut une vision claire qui doit être définie par les élus qui exposent à leurs populations ce qu’ils veulent faire, comment ils voient les choses et celles-ci leur accord leur confiance« .
Deuxièmement, il souligne que la mise en œuvre de cette vision exige parfois des compétences qui ne sont pas politiques. « Vous pouvez avoir besoin de certaines compétences dans le domaine de la santé, dans le domaine de la Défense et de la sécurité, dans le domaine du numérique et parfois, ces compétences n’ont pas du tout de chapeaux politiques, parce que l’idéal serait que les acteurs politiques disposent des compétences qu’il faut à tous les niveaux, ce qu’il n’a nulle part dans le monde ».
En effet, le président Talon évoque le niveau d’exigences de compétences dans les pays en développement. Il estime qu’un ministre de la Santé en France ou aux Etats-Unis n’a pas besoin d’être un expert en la matière. Mais au Bénin, c’est le cas puisque tout est à construire.
« Ici, parfois et souvent d’ailleurs les ministres sont appelés à aller faire des arbitrages même de base. S’il n’est pas un expert, il peut se planter », explique-t-il. Patrice Talon assure que cette décision s’explique par la nécessité d’associer les acteurs politiques aux experts pour conduire l’action gouvernementale.
Associer des experts aux politiques
« Il est impératif que ceux qui ont la tête dans le guidon aient aussi à leurs côtés, des conseillers, des gens qui portent la vision, qui connaissent les réalités du terrain, qui peuvent apporter les recommandations qu’il faut pour ajuster les choix, et même faire le suivi de l’action gouvernementale (…). Mais ce sont les partis politiques qui devront pourvoir à ces nominations parce que c’est l’action politique qu’on voudrait remettre au centre des choses », a conclu le successeur de Boni Yayi.
Des explications qui peinent à convaincre l’opposition. Les Démocrates ont déjà déposé un recours en inconstitutionnalité contre les décrets portant création du collège des ministres conseillers. Le parti demande à la Cour de déclarer les décrets contraire à constitution.