Ganiou Soglo a passé en revue les problèmes récurrents du football béninois. L’ancien ministre des Sports sous Boni Yayi fait une série de propositions pour redorer l’image du cuir rond au Bénin.
Dans une tribune intitulée « ADIEU ABIDJAN 2024, LE FOOTBALL BENINOIS EN QUETE DE RENOUVEAU« , Ganiou Soglo s’est prononcé sur le football béninois. Après avoir retracé le parcours réussi de la sélection nationale à la CAN 2019 en Egypte où Stéphane Sessègnon et ses coéquipiers ont atteint les quarts de finale, l’ancien ministre des Sports a évoqué des problèmes auxquels le cuir rond béninois est confronté avant de faire une série de suggestions aux autorités compétentes.
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ADIEU ABIDJAN 2024, LE FOOTBALL BENINOIS EN QUETE DE RENOUVEAU
Chers amis du lundi, pardonnez moi mais je veux mettre le doigt sur une blessure…
Le 7 juillet 2019, les Ecureuils du Bénin défiaient les Lions de l’Atlas au stade Al-Salam du Caire pour une place en quart de finale de la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de foot. Le Maroc d’Hervé RENARD est tenu en échec à la mi-temps. Le score était de 0-0, quant à la 53ème minute, Moïse Adilehou a inscrit le but de l’espoir, propulsant le Bénin en tête grâce à un magnifique plat du pied droit sur un corner de Cèbio Soukou. Malheureusement, le Maroc a égalisé en fin de match. Mais le Bénin héroïque a résisté courageusement pendant les prolongations et ont triomphé lors de la séance de tirs au but.
Ce fut la Liesse populaire dans tout le Bénin. On se souvient encore des malheureux cas d’accidents engendrés par ce débordement de joie dans Cotonou. Les clivages sociaux et politiques ont disparu le temps d’un match, un moment de communion et d’allégresse pour faire un Bénin uni et grand.
Après trois participations à la phase finale de la CAN (2004, 2008 et 2010), le Onze national a fait un grand pas dans la compétition, fait rêver le peuple avant de se faire éliminer, en quart de finale par d’autres Lions, les Lions de Teranga du Sénégal. Que de beaux souvenirs qui amènent encore à rendre un vibrant hommage aux artisans de cette épopée.
Et voilà le Bénin qui après avoir raté l’édition de 2021, sera de nouveau absent à Abidjan en 2024. Les Ecureuils …oups ! les Guépards (nouveau nom de l’équipe nationale) n’ont pas pu combler les attentes. Qu’est ce qui n’a pas marché ? L’Etat a-t-il joué sa totale partition ? La Fédération béninoise de football a-t-elle failli ? Le staff d’encadrement et les joueurs étaient-ils au niveau ? Quelles sont les leviers à actionner pour être à la CAN 2027 et la Coupe du monde 2026 ?
Pour ma part, je m’autorise à quelques suggestions. Pour retrouver le chemin de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations et poursuivre son ascension, le Bénin doit se pencher sur plusieurs aspects essentiels. Tout d’abord, l’État doit jouer un rôle plus actif en œuvrant à améliorer la formation des jeunes talents (détection, école des jeunes, le sport à l’école, les centre de formation etc..) et des acteurs (dirigeants, entraineurs, arbitres…) du monde du football.
Puis mettre l’accent sur les infrastructures, Il faut de nos jours de vrais stades à taille humaine et modernes afin que notre pays soit apte à organiser des évènements d’envergure régionale et internationale. Cela contribuera à la vulgarisation et la promotion du sport roi dans le seul but de renforcer l’engouement pour le football au Bénin.
Enfin, le championnat national doit offrir une plateforme pour les joueurs locaux et rendre le championnat beaucoup plus compétitif et attractif. Pour ce faire, il faut un cahier de charge beaucoup plus stricte et en adéquation avec la nouvelle donne de la part des autorités.
Tout le secret est là.
Que faut-il comprendre ? Le sport en Afrique c’est 0.5% dans le PIB mondial alors que les USA et l’Europe cumulent autours de 5%. Or en 2050, un jeune sur trois sera Africains, 1 milliard 500 million de jeunes africains aura moins de 25 ans sur le continent. L’économie du sport est en plein essor et l’Afrique regorge de potentiel inexploité.
Quelle est notre part ?
Le Sénégal aujourd’hui c’est 258 millions dans les infrastructures, pour la Kigali – Aréna au Ruanda c’est 104 millions de dollars, la NBA League en Afrique c’est 1 milliard de dollars. Force est de constater qu’il y a un accroissement grandissant de l’intérêt de l’économie du sport pour l’Afrique. Un expert africain M. W. MBIEKOP nous rappelle justement que 16 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année en Afrique. A un moment vos ressources ne suffiront plus. Il faut faire preuve de créativité et d’audace.
A quelques heures du lancement des assises sur la croissance démographique, je reste fermement opposé à l’option prise par nos autorités, même si j’entends les arguments évoqués et qui tiennent la route. Je reste persuadé que pour le Bénin, le problème doit être une opportunité. Nous devons remettre le Bénin au travail pour une prospérité partagée. Le verre peut être vu à moitié plein.
L’essor du football et du sport en général peuvent constituer un véritable levier de développement de notre pays.
Quel est votre avis sur la question ?
Bonne semaine à tous et à lundi prochain
Ganiou SOGLO